Hommage National à Robert Badinter : un géant humaniste
Les hommages à Robert Badinter ont été innombrables depuis sa disparition. Homme aux convictions inébranlables, une conscience morale, un chemin de vie exemplaire, un républicain dans toutes les dimensions de notre République, un universaliste, un réformiste : c'était Robert Badinter.

Nous nous sommes plusieurs fois rencontrés.
Comme député de Béthune, j'ai eu l'honneur de voter le 18 septembre 1981 à l'Asssemblée Nationale la loi abolissant la peine de mort portée par Robert Badinter Ministre de la Justice et Garde des Sceaux.
President de « Artois 2000, à l'hiver 1973, j'avais eu le bonheur d'accueillir à Béthune Robert Badinter, avocat à la renommée nationale combattant pour l'abolition de la peine de mort venu présenter son livre " L'exécution ". Je garde un souvenir ému de l'entretien en tête à tête marchant avec Robert Badinter, dans la nuit froide et brumeuse autour de notre beffroi et en respectant l'endroit exact où dans le passé était dressée la guillotine. Il me détaillait avec force détails sa plaidoirie devant les Assises de l'Aube où il avait échoué à sauver la tête de Bontems alors qu'il n'avait pas tué d'otages à la prison de Clairvaux contrairement à son complice Buffet. Échec aussi pour obtenir la grâce présidentielle de Georges Pompidou. Il était toujours aussi bouleversé par cette nuit où à la prison de la Santé à Paris, il avait accompagné Bontems à l'échafaud se donnant comme mission de vie le combat pour l'abolition de la peine de mort. Il l'a fait et réussi avec en point d'orgue demandant lui même comme Ministre de la Justice aux députés par l'article 1 de la loi, l'abolition de la peine de mort.
Son combat, ses combats pour la justice, pour la dignité de l'homme, son humanisme exceptionnel lui ouvriront les portes du Panthéon au fronton duquel est écrit « Aux Grands Hommes la Patrie Reconnaissante ». Il y rejoindra ses maîtres à penser Voltaire, Condorcet, Victor Hugo.
Maire de Béthune, comme d'autres maires en France, j'aurais invité les Béthunois à s'associer à l'Hommage National en se rassemblant autour du Beffroi dans les pas de Robert Badinter.