La démocratie participative n’est pas un référendum…

elle est le complément de la démocratie représentative et non l'inverse.

Récemment la municipalité béthunoise a lancé un référendum auprès de la population de Béthune ayant pour question « Faut-il armer la police municipale ? ».

On peut se poser légitimement la question de la nécessite, quand on sait que le taux de criminalité à Béthune intra-muros n'est pas aussi élevé que ça.

Bref, je ne remets pas en cause la question posée lors du référendum, ayant créé lors de mon dernier mandat de maire cette police municipale de proximité pour remplacer la suppression de la police nationale de proximité par les amis politiques de droite du maire.

Cette police municipale était aussi composée de brigades canine et équestre. Notons que nos policiers municipaux sont déjà dotés d'une arme pour neutraliser les assaillants.

Cette nouvelle étape est peut-être indispensable pour la sécurité de nos policiers municipaux devant la déliquescence du « vivre ensemble » de la contestation de l'autorité publique et de l'explosion de la violence.

C'est pourquoi, je serai favorable à cette mesure. J'y mettrai une condition ; une formation longue, exigeante et continue de ce personnel pour l'utilisation d'une arme à feu car trop d'exemples tragiques en France sont dans nos esprits.

En revanche, je condamne la méthode adoptée par les dirigeants de la municipalité qui porte atteinte à la démocratie locale en réduisant le rôle des conseillers municipaux à l'heure où celui-ci devrait être valorisé face aux agressions violentes dont certains élus sont confrontés en France.

Notons le résultat médiocre de la participation puisque 7 électeurs sur 10 n'ont pas jugé utile de réponde.

La démocratie participative dans laquelle la municipalité se drape pour valoriser son image n'est pas en opposition avec la démocratie représentative composée par les conseillers municipaux (majorité et opposition).

Ce référendum est utile si les résultats et d'autres éléments servent à éclairer les débats du conseil municipal. Dès lors l'annonce par le maire de sa décision d'armer la police municipale est prématurée. Le référendum ne saurait remplacer le vote du conseil municipal.

En ces moments d'interrogations où à travers certains pays dans le monde, l'Europe, les principes démocratiques volent en éclats, soyons scrupuleux et exigeants à Béthune.

Une telle décision de doter nos policiers municipaux d'une arme à feu doit être murement réfléchie par les élus après un débat citoyen et non pas seulement un référendum.