LOGEMENT : après le dossier des retraites, « une bombe à retardement ! »

Le ministre du logement a reconnu récemment qu'il y avait « un risque de bombe sociale ». Il a raison, mais le constater c'est bien mais très insuffisant. Il faut agir !
Chaque année 300 000 logements sociaux en privé sortent de terre. Il en faudrait plus de 400 000 !
Tous les bailleurs sociaux et privés ont sonné l'alerte ces dernières années. Silence dans les rangs de tous les ministres du logement qui mettent « la poussière sous le tapis » depuis six ans. Dans le domaine du logement social, il faudrait en produire plus 100 000 par an, alors que la réalité est 80 000. Les récentes statistiques, connues que plus de 2,5 millions de nos concitoyens sont demandeurs de logement social et de mutation dans leur parcours de vie. À ces chiffres déjà désastreux, il faut ajouter la nouvelle réglementation sur l'habitat énergivore avec des dates butoirs, des logements ne pourront pas être rénovés et devront être démolis car le coût de rénovation est trop élevé.
La première ministre a annoncé ces dernières semaines, un plan logement, fruit d'une concertation dans le cadre du Conseil National de la Rénovation. Les acteurs du logement n'y ont, pas reconnu leurs propositions. Ce plan fait l'unanimité contre lui. Emmanuelle Croze, Président de l'Union Sociale pour l'Habitat déclare :
« il n'y a aucune annonce qui augmente les moyens de produire plus de logements sociaux. Même déception du Président de la Fédération Nationale de l'Immobilier (promoteur de logements privés) ».
Ces propositions ne sont pas à la hauteur des enjeux et de la crise à laquelle nous sommes confrontés, et elles ne répondent à aucune des urgences identifiées par les professionnels pour le logement privé et ancien !
Mais grande déception pour les entreprises de bâtiment avec la centaine de milliers de salariés qui risquent de perdre leur emploi.
La construction de logements est en chute libre, la location est étranglée alors que plus de 4 millions de citoyens sont mal logés. Les taux d'intérêt des prêts immobiliers explosent et ce n'est pas près de s'arrêter, freinant voir empêchant carrément les accédants à la propriété de réaliser leur rêve.
L'inflation fait augmenter le coût des matières premières pour la construction accentuant la possibilité pour les classes moyennes de s'engager à acheter.
Selon un sondage, 82 % des Français jugent que le logement est le grand oublié du gouvernement. Je le pense aussi. Les ministres du logement qui se sont succédés, n'avaient pas le poids politique suffisant pour faire plier la citadelle des comptables du Ministère des Finances.
Depuis six ans, ce sont les chiffres avant l'humain. Et pourtant ''le droit à un toit'' est un droit ! Quelle régression !