Alerte : Le logement social en péril !
La semaine dernière, je suis allé à la Galerie d'art contemporain pour voir les œuvres d'art contemporain : artistes peintres, photographes, sculpteurs. C'est une exposition remarquable à bien des égards, mais quand même un peu décevante. Voici mes observations.
Une tribune à partager
Vous trouverez ci-dessous La Tribune de mon ami Jean-Louis Cottigny Président de PdeC Habitat et de l'Union Régionale pour l'Habitat spécialiste reconnu de l'habitat social concernant « le grand oublié » des politiques publiques de l'Etat.

Je m'associe pleinement à ce texte. Le logement social doit redevenir une priorité avec les moyens financiers pour l'accompagner. La justice sociale commence par un toit.
Communiqué de Jean-Louis Cottigny
Président de l'Union Régionale pour l'Habitat Hauts-de-France
Avec la fin de la trêve des expulsions le 31 mars dernier, une crainte, rappelée par la Fondation Abbé Pierre, se fait jour : celle de l'accélération des expulsions locatives.
En effet, de nombreux locataires du parc social se trouvent en situation de précarité, aggravée par l'augmentation contrainte des charges locatives par les bailleurs sociaux, en dépit des dispo- sitifs d'accompagnement mis en place.
Ces derniers sont d'ailleurs, de plus en plus souvent, la cible du mécon- tentement de leurs locataires, placés devant l'incompréhension de ces augmentations, alors que les pouvoirs publics ne cessent de marteler qu'ils sont protégés par le bouclier tarifaire. De là à sous-entendre que les bailleurs ne font pas bénéficier les locataires du bouclier tarifaire, il n'y a qu'un pas !
Parallèlement, l'État reproche aux bailleurs sociaux de ne pas suffisamment proposer de logements aux ménages les plus modestes notamment aux demandeurs dits du " 1er quartile de la demande "qui représentent 25% des demandes, soit plus de 50 000 ménages en région.
Ces ménages disposent souvent de moins d'un RSA pour vivre et ne peuvent plus supporter la charge fi- nancière d'un logement, même social, sans prendre le risque d'être rapide- ment mis en difficultés financières.
La boucle est bouclée !
Les bailleurs sociaux se retrouvent pris en tenaille entre les besoins de ménages de plus en plus précarisés d'une part
et une politique nationale du logement qui ne permet pas de leur apporter une réponse adaptée d'autre part.
Nous n'avons de cesse d'alerter
les pouvoirs publics sur l'enjeu
de mieux solvabiliser les ménages les plus durement frappés par les crises.
Le rôle de notre système de protection sociale est primordial et doit perdurer. D'autant que la crise économique a
pour conséquence un immobilisme croissant des ménages ( incapacité à accéder à la propriété par exemple ) et donc une raréfaction encore plus grande du nombre de logements disponibles.
Désormais, c'est toute une mécanique qui se voulait vertueuse qui semble grippée. Et la tension monte sur les territoires et dans les organismes,
du fait de la frustration ressentie par chaque demandeur pour lequel nous n'apportons pas de solution digne.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? La réponse est simple :
du fait du désengagement de l'État sur certains piliers du modèle du logement social,générantde troplourdes charges, qui pèsent désormais sur
les bailleurs.
Sur l'APL par exemple, principe fon- damental qui, couplé avec un soutien ambitieux de la production ( aides à la pierre ), doit permettre de solutionner en théorie ces situations d'exclusion. Mal- heureusement, ces deux piliers majeurs du modèle du logement
social ont été ébranlés par des politiques publiques défavorables. Faute de moyens, les bailleurs se re- trouvent en grande difficulté pour produire des logements de type
PLAI ( offre adaptée aux demandeurs les plus précaires ). Et que dire des enjeux de rénovation énergétique
des logements, qui nécessitent
des investissements colossaux.
À ce stade ce sont 10 milliards d'investissements nécessaires à l'horizon 2050 qui ne sont pas financés pour tenir la trajectoire bas-carbone du parc. Les bailleurs ne peuvent soutenir ces efforts à eux seuls.
Comment sortir de cette impasse ?
Là encore, la réponse est simple :
par une action volontariste des pouvoirs publics en accédant enfin aux demandes des bailleurs : revaloriser
les APL, rétablir l'APL accession, réévaluer le forfait charges, suspendre la RLS ( afin notamment de compenser l'augmentation du taux du Livret A
sur lequel sont indexées les dettes des bailleurs ), accompagner les bailleurs pour faire face à l'augmentation des coûts de production des logements neufs…
Des leviers d'action simples, mais qui nécessitent une volonté politique forte pour être actionnés, c'est à nos yeux
la seule réponse possible à apporter sil'onveutquelemodèledulogement social sorte de l'ornière !
Il est essentiel que l'habitat social ne soit plus la variable d'ajustement des politiques publiques.
Il faut que le mythe du bailleur social " dodu-dormant " soit battu en brèche car au final, les bailleurs sociaux sont extrêmement volontaires et actifs, mais sont désormais " à l'os ".